Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 173 pages
Poids : 250 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-911648-49-6
EAN : 9782911648496
Quatrième de couverture
Rare ! Il est des mots que le poison publicitaire dévalue. Cependant, il faut bien le dire, voici un livre rare. Il ne le serait déjà que par l'obstacle que son auteur, avec le naturel de son détachement, déjoue, en traitant, après de si illustres prédécesseurs, le sujet de la mort à Venise.
Par-delà ce qui aurait pu être un essai, un récit, une suite de réflexions sur le face-à-face avec la mort et sur la fin de l'Histoire, l'auteur a unifié ces distinctions, à la faveur d'une envoûtante unité d'écriture qui renouvelle l'art du journal poétique.
Francis Jeanneret-Gris écrit bien là pour dire, à travers Venise, son adieu à la vie. Pourtant, cette mort, à peine suggérée, quasiment imperceptible, exempte de lamentations, est en fait, pleinement assumée parce qu'elle est avant tout motif à célébrer ce qui a été, ce qui reste, le goût de vivre. «Il faut t'accrocher même si ton cancer te taraude insidieusement, mais tu l'auras. C'est peut-être pour cela que tu écris. Ta plume est ton meilleur scalpel» (p. 53).
La littérature, comme fort heureusement le tourisme, n'ont pas épuisé Venise. C'est que l'auteur sait qu'elle sera toujours secrète et qu'il ne la recherche, pour le plus grand intérêt du lecteur, que là où elle est restée secrète.
Journal du dédoublement, (le «je» s'est déjà effacé), la forme narrative est conduite sur le mode du «tu» qui renvoie tantôt à l'auteur, tantôt à la compagne de sa vie, journal de l'entre-deux où se confronte passé et présent, où se relient Venise et Padoue, son «poumon», ce journal accroît encore sa densité à travers l'étude assidue de l'oeuvre de Giotto et les méditations sur Cesare Pavese. D'un bout à l'autre de Santa Lucia, ces ultimes compagnons donnent, chacun à leur manière, échos au métier de vivre.
Daniel Leroux