Sauvage ou La sagesse des pierres

Tu vas voir, le retour au néant ça fait un bien fou.

« J'aurais beaucoup aimé l'avoir chez nous, ton sauvage ».

Cette phrase émaillait mes rencontres et retrouvailles avec l'équipe de 6 pieds sous terre, presque un running-gag.

Au fur et à mesure qu'on se croisait en festival, je constatais que nous partagions les même envies, joies de la rencontre avec le public et une rage de défendre ses livres.

Suite à l'arrêt de son éditeur premier, vide cocagne, mon livre se retrouvait un peu orphelin. Je me disais qu'en même temps, il avait fait un bon bout de chemin, pris plusieurs formes : du numérique à plusieurs versions éditoriales, qu'il avait rencontré son lectorat, amené beaucoup de discussions ainsi que des rencontres fortes. D'une façon surprenante, il arrivait à toucher quelque chose d'intime : que ce soit le rapport au corps ou à l'écologie, celui aux animaux ou simplement l'appréciation de la beauté de la nature.

Quand 6 pieds sous terre m'a proposé de rééditer sauvage, s'est posée pour moi la question de la pertinence : mon rapport au monde a évolué, il s'est encore plus décentré, désanthropomorphisé on peut dire, et mon dessin aussi. Mais je crois que le plaisir de faire lire ce bouquin, sa grande urgence créative et sa fragilité m'ont poussés à accepter la réédition. Je crois que c'est une bande dessinée pleine de joie, et c'est pas mal.

« J'aime beaucoup qu'il soit chez vous, mon sauvage ».