Fiche technique
Format : Etui
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-930733-10-4
EAN : 9782930733104
Screening (taches aveugles)
Nicolas Lamas-Daniel Locus
Quatrième de couverture
Screening (taches aveugles)
Selon la formule dialogique déjà éprouvée du cycle One + One +, le CCN accueille cette année deux artistes : le Belge Daniel Locus et le Péruvien Nicolás Lamas.
L'un et l'autre, par leurs moyens propres, interrogent les coordonnées réelles, imaginaires et symboliques de notre vision : le cadre dans lequel elle prend place comme ce qui en rejeté hors champ, l'histoire où elle s'inscrit ou celle qu'elle recouvre, ses ombres et ses lumières.
Enfant d'un pays de riches civilisations disparues, Nicolás Lamas perçoit à travers ses déchets l'obsolescence industrielle programmée comme une préhistoire bientôt indéchiffrable. Daniel Locus poursuit quant à lui une manière d'inventaire de lieux urbains ou naturels où toujours ce qui est donné à voir fait signe d'autre chose. Chez chacun, il en va d'une traversée des apparences, subtile chez Daniel Locus, plus violente chez Nicolás Lamas, ironique chez tous deux. Ils sont, chacun à leur manière, des archéologues du présent.
Tous deux poursuivent une réflexion originale sur l'inéluctable destructivité à l'oeuvre dans la nature comme dans l'histoire humaine. Mais cela sans pathos. Il y a au contraire un aspect ludique à leur production. L'équivoque est présente dans la plupart des photographies de Daniel Locus. Dans les installations de Nicolás Lamas règnent le collapse, la précarité, le dysfonctionnement. Chez l'un et l'autre se dessinent des configurations inédites.
Daniel Locus nous suggère un envers du décor ; Nicolas Lamás nous y plonge. Ils élaborent une forme de poétique.
Sous quel signifiant placer la rencontre de ces deux oeuvres ? Celui de la contingence ou de la nécessité ? Peut-être celui, paradoxal, d'une mélancolie joyeuse et créatrice.
This year, in keeping with the dialogical formula of the One+ One+ cycle, the CCN is showing the work of two artists : Belgian Daniel Locus, and Peruvian Nicolás Lamas.
Each in his own specific manner, both artists explore the real, imaginary and symbolical coordinates of our vision : its structure, its out-offrame elements, its attendant or hidden history, its dark corners and its bright paths.
Born in a country that spawned major lost civilizations, Nicolás Lamas uses junk materials to consider planned industrial obsolescence as an indecipherable prehistory in the making. Daniel Locus, in turn, builds an inventory of urban or natural places in which all visible components are the signs of something else.
They embark for a journey through appearances - subtle in the case of Daniel Locus, more violent for Nicolás Lamas, ironic for both. Each in his own particular way acts as an archaeologist of the present.
Both artists pursue an original reflection on the inexorable destructivity gone rampant in nature as well as in human history. However, they do so without pathos. On the contrary, their work possesses an eminently playful dimension.
Ambiguity lurches in most of Daniel Locus' photographs. Nicolás Lamas' installations are dominated by collapse, precariousness, and dysfunction. Their respective works offer unheard-of configurations. Daniel Locus suggests a space behind the scenes ;
Nicolás Lamas immerses us in it. Both develop a form of poetics.
What kind of signifier could illustrate the encounter between these two practices ? Contingence ? Necessity ? There may be a more apt - although paradoxical -description still : a cheerful, creative melancholy.