Six études sur la société basque

Six études sur la société basque

Nous étions engagés en des territoires divers de la pensée scientifique, nous rêvions d'un Projet Zéro pour les études basques. Pendant deux années, nous nous sommes retrouvés chaque mois à Bayonne sous les auspices du CNRS. C'est dans cet Atelier de Recherches Interdisciplinaires (ARI) que ce livre tient son origine : six dossiers instruits selon trois axes thématiques.
La tradition d'abord, avec le récit de l'impossible domestication de ce rythme de danse (zortziko) qu'aucun musicien n'a jamais pu transcrire, puis avec ces auberges de montagne, à la fois épiceries, quincailleries, lieux de convivialité et réserves d'exotisme, qui inventent de nouvelles raisons d'être au moment de l'ouverture des frontières et de l'harmonisation de la fiscalité européenne. La langue ensuite, celle du sociologue qui scrute les politiques linguistiques, celle du littéraire qui interroge : Atxaga serait-il cet autonomisateur de champ littéraire que fut Joyce pour l'Irlande ? La politique enfin : dans son rapport à la religion, avec les itinéraires de militants forgés par le catholicisme, parfois prêtres eux-mêmes, engagés dans l'économie, la politique ou la culture ; dans son rapport à la justice, quand des militants ont à se justifier devant le tribunal de Paris où le juge Montfort interpelle l'écrivain Gilles Perrault : « Mais appartient-il à la justice de devancer l'histoire ? »
Six dossiers pour un livre que cimente le mot « basque », un mot qui ne désigne pas ici une réserve d'archaïsme, mais se comprend comme un capteur de sens des conduites humaines qui font le quotidien d'une société inventive.