Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : VIII-270 pages
Poids : 342 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747523608
Sociologie d'un volontarisme culturel fondateur
Guizot et le gouvernement des esprits (1814-1841)
Quatrième de couverture
La monarchie de Juillet fait entrer l'Etat dans l'ère du positivisme en lui assignant une légitimité rationnelle : à partir de 1830, le pouvoir n'aura plus d'autre fondement crédible que sa capacité à répondre aux besoins sociaux. Quatre décennies après 1789, ces besoins sont la liberté et l'unité. Savant et politique du régime, Guizot entend réconcilier une société déchirée et tenir la promesse d'émancipation formulée par la Révolution. S'incarnant dans la loi sur l'instruction primaire universelle et le soutien apporté à l'édification d'une mémoire nationale, son projet de «gouvernement des esprits» esquisse les contours d'un volontarisme culturel inédit.
Dans la généalogie de la politique culturelle française, le caractère fondateur du «Moment Guizot» ne pouvait apparaître qu'à la lumière d'une véritable sociologie historique des idées politiques. Or, entre 1814 et le début des années 1840, renouant avec la liberté des premières heures de la Révolution, le Parlement reprend une place essentielle dans l'élaboration du consensus social. Les discours parlementaires pouvaient donc constituer la source principale d'une recherche qui vise moins à décrire des institutions qu'à élucider l'avènement de questions demeurées centrales : qu'est-ce que la liberté sans l'éducation ? qu'est-ce qu'une société qui ne débat pas de ses valeurs ? S'ils ont déserté le débat sur la politique culturelle, ces problèmes interrogent toujours la dimension culturelle de tout projet politique : sa capacité à accroître la cohérence du monde.