Mal vivre *** L'instant qui passe fait l'écorce des jours

L'envie de relire la poésie de Marius Noguès nous vient comme cette envie de mordre dans une pêche de vigne, de goûter au silence des arbres ou de sentir l'authenticité d'un jardin travaillé. Nous viennent alors des parfums subtils, vivifiants, des sensations premières qui nous extraient d'un monde bruyant et d'un temps morcelé.

La poésie de Marius nous rassemble dans notre for intérieur ; les mots élémentaires claquent et nous interrogent : que faisons-nous de notre vie ? Notre existence nous appartient-elle vraiment ?

Marius continue à fustiger le Progrès ; on sait aujourd'hui qu'il n'est pas automatique, car les technologies ne sont pas forcément au service de l'humain. La poésie de Marius Noguès nous le rappelle : elle est salutaire. Elle montre aussi l'utilité de la poésie, ne serait-ce que dans l'accompagnement du regard que nous portons au monde :

«Oui, il faut croire que le secret du monde tient entier dans un regard.»