Rayon Gravures, estampes
Soulages : l'oeuvre imprimé

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 207 pages
Poids : 1010 g
Dimensions : 23cm X 25cm
ISBN : 978-2-7177-2910-8
EAN : 9782717729108

Soulages

l'oeuvre imprimé


Paru le
Broché 207 pages
mise à jour de Benoît Decron
avant-propos Alfred Pacquement
préface Laurence Engel
Tout public

Quatrième de couverture

Pierre Soulages dont la peinture occupe une place majeure dans l'histoire de l'art contemporain est un maître incontesté de la gravure et plus généralement de l'estampe où ses innovations techniques sont mises, là aussi, au service de sa passion de la lumière.

Ce catalogue est coédité par le musée Soulages de Rodez qui a ouvert ses portes en mai 2014 et qui présente, dans une scénographie novatrice, l'ensemble de l'oeuvre imprimé. Toutes les pièces du catalogue sont reproduites en couleurs selon les indications du peintre. On retrouvera ces papiers dans l'atmosphère austère, propre à la contemplation, du cabinet des estampes du musée Soulages.

« J'avais la volonté de faire de la gravure une véritable création, quelque chose d'unique, pas une reproduction, quelque chose qui ne soit pas similaire, par exemple, à ce qui aurait pu être de l'aquarelle. Et je voulais une qualité qui soit propre au métier, c'est-à-dire aux matières mêmes que j'utilisais pour obtenir une estampe. »

« J'ai parlé de gravure jusqu'à présent comme d'une action sur du cuivre, mais il y a deux étapes. Il y a l'action qu'on peut avoir directement en le gravant, en enlevant des copeaux si on fait du burin, ou bien en l'agressant avec de l'acide. Le procédé qu'on emploie est très important. L'acide m'intéressait parce que je voyais dans son action corrosive quelque chose qui appartient au temps, au temps qui use les choses, qui détruit les choses. Quand on grave avec un outil, c'est la volonté de quelqu'un qui est là pour imposer une ligne, une forme, alors que lorsqu'on laisse agir l'acide, c'est une corrosion rapide. Les formes obtenues en quelques minutes pourraient être celles que font les siècles sur une matière, c'était un peu le temps piégé par une matière. J'avais du plaisir à ce travail. »

« Après tirage, je ramenais les plaques de cuivre découpées chez moi, je les laissais sur une étagère, et tous mes amis me disaient : "C'est superbe, ce sont des stèles, ce sont des sculptures !" Cela me choquait. Ces plaques n'étaient pas des sculptures, même si elles en avaient l'apparence, elles avaient été pensées en fonction de l'empreinte qu'elles laisseraient sur le papier et non créées comme objets. Et j'ai attendu bien des années. Un jour cependant j'ai pensé que je pourrais repartir d'un de ces cuivres, le faire agrandir et ensuite mouler, avec tous les nouveaux hasards liés à la rencontre d'une autre technique, celle de la fonte. Il est possible, mais c'est une supposition et je n'en suis pas sûr, que ce soient ces choses-là que j'avais en tête, sans le savoir, qui m'ont conduit à faire la peinture que l'on a appelée ""noir lumière", et que moi j'appelle "outrenoir". Quand je suis revenu voir ce que j'avais fait, je me suis aperçu que je ne travaillais plus avec du noir, mais avec la lumière reflétée par le noir. »

« Le dialogue avec le papier, ça m'a intéressé dès le départ, dès que j'ai commencé à faire des planches de cuivre qui n'étaient pas un rectangle sur un rectangle. Je me suis aperçu que le papier devenait partie intégrante de la gravure, il n'était plus seulement le support qui reçoit la trace d'une matrice, comme la plaque de cuivre, mais il faisait partie intégrante de la création. Dans les parties où il y avait des trous le papier se mettait à vivre avec sa vie de papier changée par le contraste. Le papier faisait partie de l'oeuvre et n'était pas simplement le support d'une empreinte. Et c'est en partie pour cela que j'ai été conduit à continuer dans cette voie. »
Pierre Soulages

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