Rayon Pays de l'océan Pacifique et autres territoires
Tahiti 1768 : jeunes filles en pleurs : la face cachée des premiers contacts et la naissance du mythe occidental (1595-1928)

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 531 pages
Poids : 880 g
Dimensions : 23cm X 15cm
EAN : 9782909790299

Tahiti 1768

jeunes filles en pleurs
la face cachée des premiers contacts et la naissance du mythe occidental (1595-1928)


Collection(s) | Culture océanienne
Paru le
Relié 531 pages

Quatrième de couverture

En retournant aux journaux de bord, on entrevoit la face demeurée cachée de ce que furent les premiers contacts entre les Tahitiens et les Européens. Les "femmes" qui vinrent au devant des visiteurs étaient de très jeunes filles ; loin de sourire, elles tremblaient de peur, puis jouaient en pleurant un rôle imposé par les adultes. L'"amour" n'avait rien à faire dans ces scènes. Et les danses présentées n'avaient rien d'érotique. Ce livre restitue ce qui s'est réellement passé sur les rivages de Tahiti. Il reprend aussi tout le dossier des interprétations concernant les postures et la "nudité" dans la danse polynésienne, ainsi que le malentendu occidental sur la place de la "sexualité" dans la culture. Mais comment a-t-on pu se tromper à ce point ? Ce livre retrace aussi l'émergence, puis les influences réciproques des deux inventions, raciale et sexuelle-sexiste, qui ont créé le mythe. L'ancien mot "Polynésie" fut redéfini quand les savants européens voulurent distinguer "deux races" dans le pacifique : "claire" et "noire" (Polynésiens/ "Mélanésiens"). D'autre part, avec la "découverte" de Tahiti (1767-69), les récits des voyageurs inventèrent une société où les jeunes femmes auraient eu pour règle de pratiquer "l'amour libre" et même de le faire "en public". Tout se mêla : les visiteurs furent subjugués parce que ces femmes si "libres" leur parurent "très blanches" de peau. Le discours fut un point de vue masculin centré sur l'Europe, dissertant sur les variétés humaines et les couleurs de peau, mais aussi sur la supposée nature universelle des femmes. La vie publique, chez les aristocrates et chez les imprimeurs de Paris et de Londres, fut une course au sensationnel, à coup de rumeurs et de publications fantaisistes. Surtout la réécriture du journal de bord en un récit officiel "offert au roi" a tout brouillé : les faits quotidiens du séjour des Français à Tahiti, en avril 1768, et du séjour des Anglais un an plus tard ont disparu derrière la présentation imaginaire d'une supposée "coutume" locale. Les récits européens n'ont pas seulement exagéré, ils ont tout déformé. Depuis deux siècles, la vision européenne de la Polynésie "traditionnelle" repose sur une immense méprise.

Biographie

Serge Tcherkézoff est directeur d'études à l'EHESS (Paris, Marseille), professeur-adjoint d'anthropologie à l'Université de Canterbury, Nouvelle-Zélande et directeur du Centre français de recherche et de documentation sur l'Océanie (CNRS/EHESS/U. de Provence). Il a conduit depuis vingt ans des enquêtes en Polynésie occidentale (Samoa) et a publié un ouvrage sur la situation contemporaine à Samoa, depuis les questions économiques et politiques jusqu'aux représentations de la sexualité et de la violence. Deux autres ouvrages retracent l'évolution du mythe occidental de la sexualité dite "polynésienne" pendant le 20e siecle, à partir du débat "M.Mead/D.Freeman" sur Samoa (1928-1999), et l'histoire des premiers contacts entre Samoans et Européens (1722-1840.)

Avis des lecteurs

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