Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 322 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9789042909120
Topicalisation et focalisation dans les langues africaines
Quatrième de couverture
La pratique des linguistes africanistes fait qu'ils sont nécessairement confrontés aux problèmes qui surgissent des rapports entre structure grammaticale, structure syntaxique, et organisation discursive. Les langues d'Afrique subsaharienne ont au moins en commun d'être dépourvues d'écriture et de tradition grammaticale, et, une fois dépassé le stade des questionnaires d'enquête lexicale, morphologique et syntaxique qui généralement se limitent à la phrase simple, une des missions des linguistes est de recueillir, transcrire et traduire des textes de tradition orale (contes, chroniques, récits historiques, épopées, etc.). Là se posent concrètement le problème de la ponctuation. La ponctuation est en fait la manifestation des décisions du linguiste concernant, entre autres :
- la délimitation des énoncés ;
- l'apparition d'unités linguistiques qui, au-delà des hésitations, répétitions, ruptures de syntaxe, échappent à l'analyse en fonctions syntaxiques (prédicat, sujet, complément) ;
- l'articulations entre discours et syntaxe ;
- l'ordre des mots (linéarisation) et la structure des énoncés (hiérarchie).
Depuis cinq ans, le groupe «Hiérarchie et linéarisation» du Llacan (UMR Langage, Langues et Cultures d'Afrique Noire) étudie, dans le cadre de la théorie de l'énonciation, les phénomènes de focalisation et topicalisation dans les langues africaines, en mettant en avant le rôle essentiel des concepts d'assertion et de préconstruit.
L'ouvrage commence par un article de synthèse qui fait le point sur les concepts de la linguistiques de l'énonciation en syntaxe, puis cerne la spécificité du traitement de la focalisation et de la topicalisation dans les langues africaines. Cette partie souligne, grâce à la grande diversité, tant typologique que génétique, des langues représentées dans notre groupe de travail, que les langues d'Afrique sont un lieu de grande variation, mais révèlent également des régularités d'ordre aréal, qui coupent au travers des familles linguistiques. Si la topicalisation révèle une grande homogénéité, fondée sur la partie linéaire du langage, la focalisation, du fait de sa complexité fonctionnelle, est un lieu de grande variabilité, qui ne recoupe pas les familles génétiques. La suite de l'ouvrage présente une série d'études de cas de langues africaines. Les langues représentées sont parlées dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne : Guinée Bissau, Sénégal, Burkina-Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun, République Centrafricaine, Afrique de l'Est (Erythrée, Ethiopie, Djibouti). Elles représentent diverses familles : langues atlantiques : bijogo, peul, wolof ; couchitiques : afar ; tchadiques : haoussa ; gur : dagara et moore ; Bénoué-Congo : ikwéré (langue igboïde) ; Adamawa : tupuri ; oubanguiennes : banda-linda, gbaya.
L'intérêt de ces études tient au fait que leurs auteurs font appel à une profonde connaissance de première main, résultat d'une longue familiarité avec des langues qu'ils décrivent. Ils s'appuient dans ces présentations sur l'analyse minutieuse de corpus de langue orale. Toutes ont en commun, au-delà de la prise en compte des phénomènes de structure généralement privilégiés dans les études typologiques, de mettre en avant une étude des valeurs d'emploi, contextualisées, des phénomènes de la topicalisation et de la focalisation.