Rayon Histoire locale et régionale
Toulouse et la Haute-Garonne dans la guerre

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 327 pages
Poids : 1457 g
Dimensions : 25cm X 23cm
ISBN : 978-2-35068-222-8
EAN : 9782350682228

Toulouse et la Haute-Garonne dans la guerre

Chez Cairn

Paru le
Broché 327 pages
photographies Germaine Chaumel, Jean Dieuzaide
Tout public

Quatrième de couverture

José Cubera est agrégé d'histoire. Professeur honoraire, il a croisé sa carrière professionnelle dans le Midi avec les recherches historiques et un engagement dans la vie associative dans le domaine social et culturel

Il s'est particulièrement intéressé aux phénomènes sociaux et politiques cantonnés dans la marge par les sociétés de leur temps, aussi bien aux vagabonds dont il a tracé l'histoire du Moyen Age à nos jours, qu'aux groupes humains en butte à l'hostilité, voire aux persécutions, des protestants pendant l'affaire Calas aux Italiens victimes de l'italophobie à la fin du XIXe siècle. Un champ d'étude large qui lui permet d'aborder le phénomène de l'exil avec les républicains espagnols du les banlieues, quartiers de relégation touchés par la « fracture sociale ».

Plus récemment, son attention s'est portée sur les deux conflits mondiaux qui ont fait l'objet de plusieurs publications à partir de documents d'archives, la thématique spécifique des violences, faites aux femmes en temps de guerre étant l'objet quant à elle d'une vaste synthèse avec La femme et le soldat.

José Cubera a publié une quinzaine d'ouvrages et de nombreux articles. Il a participé sur Sud Radio, France Inter et France Culture à des émissions comme Deux mille ans d'histoire, Concordance des temps et Les lundis de l'Histoire. Il a aussi été invité pour présenter ses ouvrages-sur les chaînes de la télévision publique comme Antenne 2, France 2 et France 5.

Trop durablement méconnu, le fonds Germaine Chaumel constitué de milliers de photographies nous invite à retrouver la vie quotidienne à Toulouse et dans la Haute-Garonne pendant les « années noires ». Accréditée à partir de 1935 par des journaux régionaux et nationaux, puis internationaux à partir de 1938, dont le New York Times, Germaine nous fait vivre de l'intérieur la dureté des temps, les privations, la hantise du ravitaillement, la rigueur des hivers. Mais elle révèle aussi des aspects que la mémoire collective a parfois voulu oublier.

Son regard traduit la détresse des réfugiés, quels qu'ils soient, la tristesse et le deuil portés par la défaite. Elle capte les regards, les attitudes. Mais elle dévoile aussi les nouveaux rituels qui expriment la volonté de Vichy d'encadrer la population : serments répétés, défilés incessants, manifestations de loyalisme à la personne de Pétain...

Bien sûr, elle aussi est présente avec son Rolleiflex lors de la libération de Toulouse au moment où le jeune Jean Dieuzaide réalise son véritable premier reportage photographique. C'est alors que les Toulousains découvrent les résistants sortis des maquis ou de la clandestinité.

Germaine et Jean, chacun de son côté, les fixent à jamais sur la pellicule. Leurs visages sont dès lors, tout au moins pour certains, devenus familiers.

Avant leur sortie de l'ombre, les résistants, clandestins mais poursuivis et durement réprimés, tant par Vichy que par l'occupant, sont donc des anonymes. Pour respecter la logique de l'ouvrage fondée sur un dialogue constant entre la photographie et le texte, il a fallu évoquer l'émergence et l'organisation de la Résistance par le recours à d'autres fonds relevant d'archives publiques et privées.

Biographie

José Cubero, professeur agrégé et historien, a produit de nombreux ouvrages et articles. Il s'est intéressé aux périodes de rupture, aux représentations qui les accompagnent et au fait de guerre. Il a consacré plusieurs publications à la Résistance dans le Midi toulousain ainsi qu'à l'accueil et au rôle des Républicains espagnols.

Germaine Chaumel est née le 22 novembre 1895 à Toulouse. Elle est morte le 12 avril 1982 à Blagnac dans sa propriété familiale, entourée de sa famille.
Après d'excellentes études elle a été un temps dessinatrice, pianiste et chanteuse d'opérette. Passionnée de photographie, elle se forme en autodidacte grâce aux travaux de Man Ray et de Brassaï. En 1936, elle fonde le cercle des XII avec 11 autres photographes et elle y sera toujours la seule femme. Elle y fera entrer en 1945 le jeune Jean Dieuzaide. Elle a participé à de nombreux salons et a gagné de nombreux prix.
Dès 1935, elle transforme le jour son appartement en studio pour faire des portraits du tout-Toulouse et est engagée comme photographe par de nombreux journaux (La Dépêche du Midi, La Garonne, Paris Soir, New York Times, puis Combat, l'agence France Presse, L'Espoir, Liberté, L'Indépendant...). Armée de son Rolleiflex, elle immortalise la vie sous l'Occupation, l'exil des républicains espagnols, l'arrivée des réfugiés belges et du nord de la France, les évènements sportifs, les personnalités artistiques...
En 1955,elle abandonne la photographie pour d'autres passions comme la mode ou l'histoire. Ce fut l'une des premières femmes reporter en Europe, avant-gardiste, artiste, humaniste, passionnée, bourreau de travail, avec un sens du cadrage et de la composition éblouissants, une sensibilité et un humour immenses.
Elle est l'une des meilleures représentantes de « la nouvelle vision » photographique qui se situe dans l'entre-deux-guerres et de la photo humaniste.
Elle a été comparée à Robert Doisneau, Willy Ronis, Lee Miller...
Injustement méconnue, son oeuvre incontournable redécouverte la remet sur le devant de la scène.

Jean Dieuzaide naît le 20 juin 1921 à Grenade-sur-Garonne (31). La libération de Toulouse va décider de sa carrière : il est le seul à faire des documents photographiques, dont le premier portrait officiel du général de Gaulle, qui lui sera demandé par la présidence du Conseil. Il prend le pseudonyme de « Yan ».
Après-guerre, il poursuit sa carrière de reporter-photographe en tant que pigiste pour divers quotidiens et hebdomadaires nationaux et devient correspondant de journaux sportifs. En 1951, il s'installe à Toulouse et monte son propre laboratoire. Ce qui lui permettra de pratiquer à la fois la photographie industrielle et l'illustration de livres.
Il est l'un des premiers à avoir photographié le Portugal, l'Espagne et le sud de la France, réalisant des reportages qui annoncent bien des aspects de la photographie de voyage contemporaine.
Il fonde en 1974 la galerie municipale du Château d'eau à Toulouse, dont il est le directeur artistique, et présente plus de 200 expositions des grands noms de la photographie, accompagnées chaque fois d'un catalogue.
Il reste à ce jour le seul photographe détenteur des deux prix : Niepce et Nadar.
Il est aussi le premier photographe à être admis Peintre de la Marine.
Il décède à Toulouse le 18 septembre 2003.

Avis des lecteurs

Du même auteur : José Cubéro