Tout amour est épistolaire

quand tu es là je t'écris quand même
davantage encore puisque chaque poème
est le contemporain de tes mains
et de la première caresse de lumière
qui suscite des jardins en terrasses

Barbara Auzou nous entraîne à travers cinquante lettres dont seules les dates constituent un point de repère dans une réflexion sur le sentiment amoureux, sur le constat de l'absence qui se révèle la plus grande présence qui soit, sur la succession des saisons dont l'absence de ponctuation épouse volontairement la forme.

Elle nous dit aussi le bonheur simple des jardins, la douceur de la contemplation et la rudesse d'un monde supportable seulement par intermittence, que seule la poésie peut caresser comme on apprivoise car elle est :

Parole d'échappée au plus près de soi
Qu'elle a cessé de faire semblant
Et qu'elle s'expose nue au tremblant de ce qui est.