Travaux d'approche

Il fallait du courage pour oser tenter cette aventure : prendre à bras-le-corps la solitude, s'exiler loin du monde, pendant plusieurs mois, parmi les quatre éléments, dans un Nature presque vierge. Le poète s'est défini exactement au centre de son projet : « Une apparence de vide qui cherche pas à pas son enveloppe ». Yves Gasc a réussi son expérience.

Son écoute des choses (certes, l'amour au coeur), aussi discrète que modeste et volontaire, débarassée des carcans et des bluffs de la ville erre en liberté parmi la belle franchise des plantes, des pentes et des saisons, interroge, nomme, retient les points d'adhésion, « l'entraide » réciproque, les connivences entre l'homme et le cosmos, entre l'enthousiasme et la méditation. Tout ce qu'il voit et réceptionne est témoignage de sa « présence ». Et que d'images neuves et fortes sur l'eau, l'air, la terre, le feu ! Voici encore une préhension en profondeur de quelques objets aimés, d'êtres mis à part... Dans cette façon d'identifier les sèves, même l'idée de la mort reste conciliante.

La préface de Christophe Dauphin éclaire l'itinéraire d'Yves Gasc dans son ensemble, depuis ses débuts.