Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 187 pages
Poids : 225 g
Dimensions : 13cm X 21cm
ISBN : 978-2-916928-11-1
EAN : 9782916928111
Quatrième de couverture
Premier volet de son «triptyque alpestre», Derrière mon bureau est l'un des grands livres virtuoses de Werner Kofler. Pas davantage que dans Automne, liberté, on ne saurait s'attendre ici à lire une quelconque «histoire» : sa table de travail est au contraire le lieu depuis lequel le narrateur, brouillé avec le monde entier, lance, avec une puissance d'imprécation jubilatoire, des invectives contre la politique et la vie littéraire autrichiennes, mais aussi l'hégémonie politico-économique nord-américaine, et dénonce une «société du spectacle» où, sous prétexte de mémoire, l'histoire donne lieu à une muséalisation artistico-pédagogique à la fois grotesque et terrifiante.
Bien que fourmillant de références géographiques, historiques et médiatiques très précises, cette littérature, à laquelle le narrateur assigne une mission de lutte contre le crime, n'a paradoxalement d'autre objet que de faire rendre gorge à la réalité : l'art doit détruire la réalité, c'est ainsi, détruire la réalité au lieu de se soumettre à elle, et cela vaut aussi pour l'écriture [...]. Je dis toujours : hep, réalité, viens par ici, on va régler nos comptes.
Si elle doit détruire la réalité, la littérature, acte anarchiste, doit également pulvériser ses propres codes narratifs, et en particulier le sujet. Qu'elle soit traversée par d'innombrables autres voix ou qu'elle-même au contraire se déporte, la voix narrative, sur laquelle flotte l'ombre tutélaire du Molloy de Beckett, ne cesse d'être livrée au soupçon. En ce sens, ce récit peut se lire, dans son intégralité, comme un véritable art poétique.