Tronches de Clermont

Permettez-moi de vous donner un conseil : si vous ne voulez pas risquer d'être plongé dans un tonneau de goudron et couvert de plumes par les Dalton, auteurs de ce bouquin, qui vous surveillent discrètement à travers les caméras du magasin, passez à la caisse avant de continuer à lire ces lignes... c'est fait ? ... OK !

Bon, vous voici donc en possession de l'oeuvre d'art traitant de l'agglomération clermontoise de la manière la plus complète depuis Vercingétorix, comme vos yeux ébahis vont bientôt pouvoir le constater.

Et vous ne regretterez pas votre acquisition, car comme dans toutes les oeuvres d'art, de Victor Hugo à C Jérôme en passant par Céline et Dion, on atteint ici la perfection. Les textes de Joe et d'Averell (plus connus sous leurs pseudonymes de Daniel Touraton et Arnaud Vernet) sont ciselés, les caricatures de Jack (Jean-Louis Gorce) sont plus ressemblantes que leurs modèles et les dessins de William (et Franck Dhumes, Dum) acides à souhait mettent tout en valeur : des gens aux événements en passant par les infrastructures, de Christian Bouchardy à Michelin, de Bertrand Pasciuto à l'ASM, de Serge Godard à Fadela Amara, du Zénith à la Petite Gaillarde, d'Alain Laffont à Isidore Fartaria, de Bruno Boussagol à François Lassère, c'est-à-dire des intellectuels aux manuels.

Bref, vous l'aurez compris, c'est un livre fédérateur qui rapproche les puissants des petits immigrés, les entrepreneurs des sportifs, les patrons des ouvriers, les gavés de biftons des sans-papiers, autrement dit une bible qui fait se rejoindre les extrêmes et aimer la capitale de l'Auvergne.

Et quand vous aurez lu tout ça, vous direz comme moi «bravo aux quatre Dalton» d'avoir su remplacer pour une fois leurs flingues par des stylos et des pinceaux. De nos jours, c'est beaucoup plus efficace pour faire sauter la banque.