Manuel du vitrier

Le bruit de mes pas s'éloigné. Je m'efface. Je fai toujours voulu.

Trop souvent j'ai vu mourir l'ombre ailée d'une nudité intacte.
Exposé au froid des présomptions abusives, j'ai marché parmi les carrières de pierre à plâtre.
Il me souvient à peine d'avoir rêvé une vie en forme de javelot.
J'ai rompu aussi les échanges de sable, les commerces de cordes.
La mendicité de la mort ne m'emprisonne plus.

Des rocs sculptés en cathèdres parmi les tumulus naturels, la pierraille qui confond mille chemins, de longues pentes inhabitées, voilà ce que j'ai franchi d'abord- il me semble.
Mais je doute.
Avant, n'ai-je pas rencontré de loin en loin ces massives granges où personne ne demeure ?
Et ces étranges bêtes muettes comme l'air immobile, qui me regardaient, distantes, quand les ai-je vues ?

Le bruit de mes pas s'éloigne.

Je m'efface. Je l'ai toujours voulu.
Jacques Abeille