Un peu de parole dans un âge de fer

Invitation à la découverte

C'est une expérience heureuse que de sentir à la lecture d'un manuscrit inconnu qu'une nécessité personnelle très sensible l'a porté.

Cette impression a été la mienne à la rencontre des pages que Jean-Marc Fournier m'a données à lire depuis plusieurs mois.

Quelque chose de profond résonne en elles, qui cherche sa forme, la trouve, nous surprend, nous touche.

Dans un moment où tant d'esprits catégoriques rivalisent de certitudes, voilà que parait un homme seul, méditant l'épreuve de vivre dans un retrait marqué, refusant avec noblesse de la réduire à la trivialité des satisfactions à bon compte.

L'existence conserve ici son mystère :

Dans le seau reste un peu d'eau,
Offrande aux bêtes et aux dieux,
Ne la buvez pas.
Quelque chose dans la vie
Ne doit pas nous servir.
Sinon la mélodie des mondes
Nous resterait inaudible.

Je le remercie de ces vers, dans lesquels je trouve assez de raisons pour encourager un lecteur à s'avancer dans la découverte de ces poèmes, à cheminer ardemment en leur compagnie dans la profondeur d'une expérience qui ne ment pas.