Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 471 pages
Poids : 840 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782747553438
Un polémiste à Paris
Henri Rochefort
Quatrième de couverture
Un polémiste à Paris ? Le titre du livre, auquel le Marquis Victor-Henri de Rochefort-Luçay pourrait prétendre, devrait être, en fait, Le plus grand polémiste de tous les temps, à Paris. Car, de mémoire, a-t-on connu d'autre journaliste qui, seul rédacteur du journal par lui-même créé, ait mis en péril, grâce à son talent, un régime aussi autocratique que celui du second Empire ?... Au point de décider l'entourage de Napoléon III à l'éliminer purement et simplement ! Connaît-on d'autre pamphlétaire qui, par son charisme et son talent, ait pu engager spontanément plus d'une centaine de milliers de Parisiens à le porter au pinacle de la République ? N' a-t-il pas été plébiscité, libéré de sa prison et porté en triomphe par le peuple de Belleville et des boulevards, pour l'imposer ministre du gouvernement de Défense nationale, fondateur de la Troisième République ? Connaît-on, par ailleurs, un autre journaliste qui, par ses seuls écrits, ait obligé un régime prétendument démocratique à le condamner, à deux reprises, à la déportation à perpétuité dans une enceinte fortifiée ? Qui d'autre a-t-il vécu avec cette hardiesse et ce mépris du danger - en fier Archer, selon les propres termes de Victor Hugo - qui l'ont exposé dans une vingtaine de duels et conduit à réussir la seule évasion du bagne de Nouméa ? Non ! Henri Rochefort est vraiment le seul journaliste dont l'immense talent d'écriture pouvait, à tous propos, trouver les termes justes pour, tour à tour, étonner, surprendre, indigner, amuser, engager le lecteur à prendre parti. Il est aussi l'homme qui l'irréductible passion nourrie pour la République pouvait porter au faîte de la renommée politique. Dans une vie passionnée, passionnante, l'homme est déroutant. Tantôt attachant, tantôt haïssable : humaniste, lorsque, pratiquement le premier homme politique à le faire sous la Troisième République, il demande l'abolition de la peine de mort ; socialiste, lorsqu'il aide à la création de la première coopérative ouvrière de production ; le plus ingrat des hommes, lorsqu'il vilipende, sans preuve aucune, ceux qui l'ont aidé ; le plus obtus des esprits, lorsqu'il s'enferme dans un anti-judaïsme que rien ne justifie. Sous cette flamme amoureuse de l'humanité qui tremblote, il est le paradoxe vivant, celui qui est pour tout ce qui est contre, et contre tout ce qui est pour. Il détruit et ne remplace pas, se définissant, d'ailleurs, lui-même par cet adage :
Ôte-toi de là que je ne m'y mette pas !