Une nouvelle approche de la différence

Pourquoi rattacher le handicap à la question de la «différence» ? Ne s'agit-il pas d'un problème de santé chronique ? Une sorte de tragédie personnelle à compenser par des mesures médicales et de réadaptation, des aides financières ou une prise en charge institutionnelle ? Une telle approche, qualifiée d'individuelle (ou de médicale), néglige les dimensions sociales et environnementales du handicap. Longtemps stigmatisées, mises à l'écart de la société et discriminées sur la seule base de leur «différence», qu'elle soit de nature physique, psychique mentale ou sensorielle, les personnes qui portent l'étiquette «handicapé» s'opposent à toutes formes de réductionnisme. Le «handicap» est désormais compris, par de nombreux professionnels également, comme un phénomène social pluriel, qui dépend de l'interaction entre un individu et son environnement. Même la très officielle «Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé» de l'Organisation mondiale de la santé, récemment révisée, reconnaît l'importance de l'environnement. Un changement de paradigme qui, malgré les habituelles résistances, est en train de modifier en profondeur notre compréhension de tout le «processus de production du handicap». Une évolution liée à la question de l'égalité des droits des personnes handicapées qui est sur toutes les lèvres et influence les pratiques professionnelles.

Des personnes concernées par une situation de handicap aux travailleurs sociaux, en passant par des spécialistes de la réadaptation, des sociologues, des historiens ou des anthropologues, ce volume rassemble les contributions d'une grande variété d'auteur-e-s, qui portent, toutes et tous, un «autre» regard sur cette forme de différence.