Une table de verts pâturages

Mini-essais ? Petites fi ctions ? Les nouvelles de Guy Davenport sont inclassables. « Assemblages d’histoires et fi ctions nécessaires » aurait-il dit. Cet immense lecteur utilise les livres et leurs auteurs comme première source de matériaux pour créer des textes parsemés d’indices et de citations tel un jeu de piste intellectuel, poétique et amusant. Dans Une table de verts pâturages, nous croisons une peinture érotique d’Henry Scott Tuke, un fragment d’évangile du début du IIème siècle et quelques-uns des ses auteurs préférés comme Thoreau ou Kafka. Ainsi, toujours très érudits, ces récits titillent notre curiosité et changent notre manière de voir des personnages connus ou méconnus. Son écriture faite de collages est millimétrée. « J’approche l’écriture avec le sentiment que mes mots doivent être choisis et disposés avec la plus grande attention, car nous vivons dans un monde de mots malmenés qui ont perdus leur sens. » dit-il, comme un clin d’oeil lancé à Bernard Hoepffner, son traducteur.