Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 665 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-913055-47-6
EAN : 9782913055476
Une tragédie sociale en 1908
les grèves de Draveil-Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges
Quatrième de couverture
Entre le 2 mai et le 4 août 1908, près de 1 000 ouvriers, terrassiers, carriers, mariniers mènent dans le Val de Seine une grève dont les échos tragiques retentissent dans tout le pays. Le 2 juin, deux terrassiers sont tués par un gendarme dans des circonstances qui entraînent devant les parlementaires l'interpellation du Président du conseil et ministre de l'Intérieur, Georges Clemenceau. Le 30 juillet, une manifestation de protestation de près de 6 000 travailleurs est réprimée à Villeneuve-Saint-Georges par 2 000 soldats et gendarmes, lors d'une journée de «barricades». Ce conflit du travail dépasse l'affrontement, classique à la «Belle Époque», de deux classes antagonistes : la Fédération nationale des entrepreneurs du Bâtiment contre la Fédération des ouvriers du Bâtiment, autour des conditions de travail et du droit syndical, au temps de la Charte d'Amiens, du syndicalisme révolutionnaire et de la menace de grève générale portée par la Confédération générale du travail (CGT).
Une documentation exceptionnelle existe sur les événements de Draveil-Vigneux et Villeneuve-Saint-Georges : rapports administratifs et judiciaires, journaux, affiches, tracts, cartes postales, caricatures, littérature prolétarienne, lieux de mémoire. Paradoxalement, les événements de juin/juillet 1908, qui conduisent à l'arrestation des dirigeants de la CGT et à un climat de «guerre sociale», ont été étouffés, au risque de disparaître de la mémoire historique et collective.
Deux objectifs ont conduit à l'écriture de ce livre. D'une part, il s'agit de faire revivre une grève singulière, sur les lieux des manifestations, au plus près des acteurs qui se sont combattus : militants révolutionnaires, ouvriers de base, entrepreneurs, forces de la gendarmerie et de l'armée. De l'autre, d'essayer de comprendre comment la question sociale a pu conduire à ces tragédies, en mettant aux prises des hommes et des institutions jusqu'à l'irréparable : le Gouvernement de Clemenceau et Briand, l'appareil d'État, les forces de l'ordre ; les syndicalistes révolutionnaires de Griffuelhes ; le Parti Socialiste de Jaurès et Lafargue ; les entrepreneurs Morillon et Piketty ; les terrassiers, Ribault et Julian ; les populations locales.