Vainqueurs et cons vaincus

Le poulpe est un homme, et le propre de l'homme, c'est la condition humaine. Faite de doute et de fragilité. Le propre de Lomm, Roger de son prénom, commanditaire d'assassinats en série par taxi interposé, c'est un cynisme renversant. D'essence animale, bien sûr. Sous le soleil des Baléares, Lomm est sur le point de réduire le Poulpe à la condition d'animal traqué. Mais Cheryl est là, et a suffisamment de chien pour échapper à la manipulation, et pallier les déficiences de son homme dans ce jeu de métamorphoses ovidiennes.

Le poulpe est un personnage libre, curieux, contemporain, qui aura quarante ans en l'an 2000. C'est quelqu'un qui va fouiller, à son compte, dans les failles et les désordres apparents du quotidien. Quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde. Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin.