Variations autour du Licencié de verre de Cervantès

L'auteur de Don Quichotte nous réserve des trésors moins connus. Le Licencié de verre, l'une des Nouvelles exemplaires, en fait partie. Cervantès joue avec malice des subtilités de la langue et cultive le paradoxe : la fragilité y devient force, la folie, lucidité, et la candeur, intelligence. Lumineusement moderne par ce qu'il continue de nous apprendre de notre humanité. Eternels classiques...

À ce foisonnement du baroque naissant, Jean-Michel Wissmer répond par un ouvrage multiple, passionnant et inventif. La nouvelle, traduite par Jean Cassou, figure intégralement au centre du livre. Elle est précédée d'un essai érudit et novateur sur le Siècle d'or espagnol et la vie tumultueuse de Cervantès, mais aussi sur ce mal troublant qui en forme l'intrigue : se croire transformé en verre. Symptôme bien connu de la psychiatrie et dont on trouve des traces jusque dans l'Antiquité. Maladie fascinante voire spectaculaire qui inspire encore aujourd'hui la bande dessinée et le cinéma hollywoodien. C'est sous la forme d'une pièce de théâtre que Jean-Michel Wissmer écrit le troisième volet de son triptyque. Les personnages de la nouvelle prennent vie entre les lignes - et n'attendent plus que d'être, sur scène, incarnés.