Vénus et Adonis de Cornélis van Haarlem

Après les ravages causés par l'occupation espagnole (1573-1577), Haarlem connaît une prompte renaissance économique et culturelle, renouant en particulier avec sa riche tradition artistique pour devenir à la fin du XVI^e siècle l'un des grands centres d'éclosion du Maniérisme septentrional. Trois artistes vont, dès les années 1580, unir leurs efforts pour imposer ce nouvel idiome, à la fois expressif et raffiné : le graveur Hendrick Goltzius qui en assure une large diffusion avec ses estampes, le peintre Cornelis van Haarlem avec de spectaculaires tableaux à sujets mythologiques, Karel van Mander enfin, peintre et poète, ami du maniériste Bartholomeus Spranger et le mieux informé des récents développements de l'art italien. Autour de Vénus et Adonis, oeuvre de la maturité de Cornelis van Haarlem, sont réunies plusieurs gravures de Goltzius et de ses élèves (Jan Muller et Jan Saenredam) permettant d'illustrer cette brillante page de l'histoire de l'art néerlandais, un courant pictural marqué par les antithèses visuelles, une exubérante stylisation des corps et l'exploitation renouvelée des thèmes ovidiens.