Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 283 pages
Poids : 470 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-918444-12-1
EAN : 9782918444121
Vie, errances et vaillances d'un gaillard libertin
roman historique
Quatrième de couverture
Ils ont bel et bien existé : Charles d'Assoucy, Emmanuel Chapelle et Cyrano de Bergerac, le vrai, non pas celui d'Edmond Rostand !
Charles d'Assoucy, à qui Claude Puzin attribue ces mémoires, fut on ne peut plus célèbre en son temps, grâce à ses chansons à boire, à ses talents de musicien-chanteur-danseur, grâce surtout à ses recueils poétiques, travestissant sur le mode du « burlesque » l'Olympe de la mythologie en réjouissant lupanar. Il ne l'était pas moins pour sa vie extravagante, ses moeurs impies de bougre fieffé, qui faillirent par trois fois le faire monter sur le bûcher des sodomites, et ses errances à travers toute la France et jusqu'à Rome, en compagnie de ses deux pages à musique, dignes émules de leur maître.
Quant au trio d'Assoucy, Chapelle et Cyrano, ces « pourceaux d'Épicure », il défraya longtemps la chronique parisienne sous Louis XIII, par ses frasques et ses idées matérialistes subversives. Ces contemporains de l'illustre courtisane Ninon de Lenclos furent de flamboyants libertins que la critique littéraire d'aujourd'hui n'hésiterait plus à qualifier de « gays ».
Dans ce roman, le vrai l'emporte largement sur la fiction. N'y manquent ni la reconstitution pittoresque et minutieuse d'un âge révolu, ni un défilé haut en couleur des célébrités du temps, ni enfin une verve débridée qui puise à plaisir dans les trésors d'une langue point encore épurée.
Nous avons ici un grand texte baroque où l'érotisme le dispute à la philosophie, la satire, le comique, la poésie, non sans évoquer à la fois le truculent Satiricon de Pétrone et les sataniques audaces de Sade.
L'érotisme porte au rêve, au désir d'évasion...
Les puritains d'Angleterre et d'Amérique prétendaient s'attaquer au « vice », mais le « désir » dans son essence était visé. C'était Éros en personne, le bel Éros que l'on prétendait humilier et détruire. Lui que les Grecs célébraient autrefois en dressant, à Délos, de formidables sexes de marbre braqués sur l'infini.
Et si aujourd'hui cela nous gêne, ce n'est pas en raison de la verdeur du symbole, mais de deux mille ans d'anti-érotisme chrétien.
Il nous reste à libérer le désir, l'imaginaire - et le sens du beau... Du pain sur la planche pour le XXIe siècle !
Maurice Girodias, Une journée sur la terre, 1990.