Vigilance de somnambules dans l'amour fou

Dans le courant de l'été 2000, l'occasion m'est donnée de lire Cet Amour-là - que Yann Andrea avait publié chez Pauvert l'automne précédent.

Quelque chose, dans cette lecture, m'a profondément bouleversé, intrigué, questionné : au point d'être amené à devoir m'expliquer moi-même avec un tel bouleversement, et son intrigue de questions.

C'est ainsi que le livre de Yann Andréa m'a servi de fil rouge pour entrer ou rentrer dans l'œuvre de Duras, ce que j'en avais déjà lu ou que j'en découvrais.

Et comme un puzzle ne sachant pas l'image qui le construit, mais sachant seulement peu à peu cette image qu'il en vient à construire, se sont écrits les textes que rassemble ce titre - Vigilance de somnambules dans l'amour fou.

L'intrication qui les égrène l'un après l'autre, laissant brouillée dans leur travail la distinction des genres, paraît les partager entre l'essai et le poème et le roman : comme pour s'efforcer de laisser prendre corps à ce qu'aurait été l'intrigue d'écrire dans les écrits de la rencontre de Marguerite Duras et de Yann Andréa, auxquels ma lecture s'était prise, jusqu'au souci d'écrire et que s'écrive ce qui en advenait - ce qui en adviendrait pour moi.

L'épinglage des textes de Duras, ou commentaires par Duras de ses textes, sur lesquels aura rebondi ma lecture, affleure suffisamment dans ce qui s'en écrit pour ne pas devoir en faire ici la citation.

Que leur lecture par contre en soit requise, puisse-t-elle l'être en même temps comme nécessaire et comme im/possible - devenant somnambule dans la vigilance même des écritures de l'amour fou.

P.N. - Janvier 2001