Villa Juliette

On me laissait seule avec l'automne. Comme chaque année. Mais les enfants avaient grandi. Ils disent que grandir, c'est partir. Et les arbres? Ils restent et ils grandissent. Ils hissent leurs branches jusqu'où ils peuvent. Moi aussi je reste. Et je grandis. On ne verra jamais comme je grandis.

"Qu'en est-il au juste des lieux", écrit Sylvie Germain.

"Sont-ils nos songes, ou bien est-ce eux qui nous rêvent?"

Qui est cette étrange demeure plantée en Ardenne et qui pourrait aussi bien vivre en Bretagne ou en Finlande? Une maison de vacances qui, à longueur de jours et de nuits, se nourrit des personnages qui l'habitent et la hantent. L'auteur donne la parole à la maison qui se fait gardienne de la mémoire et du temps. Ainsi, en elle et autour d'elle, se déroule le théâtre de la vie, de l'amour et de la mort, avec ses secrets et ses mystères. On peut ici parler de poétique de l'espace tant les éléments qui composent cette singulière et superbe histoire sont en connexion les uns avec les autres, et avec le monde.