Violences et immigration

30 années d'atermoiements politiques, de crises urbaines et d'identité mêlées à l'immigration maghrébine ont accouché des quartiers et de leur jeunesse assignée à résidence dans les bantoustans ethniques de la France. Ces quartiers constituent le terreau idéal pour la culture de la haine et des violences ; plaies supplémentaires qui affolent les élus, les policiers, les travailleurs sociaux et qui ont fini par élever des miradors dans les esprits.

25 ans après l'arrêt officiel des flux migratoires, deux figures de l'immigration incarnent les ratés de l'intégration : le délinquant et le politique. Le premier parce qu'il transgresse la règle ; ce qui paraît compréhensible. Le second brille par son absence en tant que modèle qui aspire à construire la règle ; ce qui est, pour le coup, une anomalie républicaine.

Pour comprendre les raisons qui ont permis la métastase de la violence, cet essai réalise une balade sauvage en France qui débute par un lourd contentieux en matière d'intégration : le massacre de centaines d'immigrés algériens, perpétré à Paris par l'Etat, le 17 octobre 1961.

Ni une thèse rigoureuse ni un survol naïf, cette critique s'appuie sur l'effarante série d'événements qui accompagne le regard croisé entre Français de souche et Français d'origine immigrée. Elle clarifie la relation entre la réalité sociale, économique et culturelle actuelle et l'état des violences. Elle propose de rétablir une éthique et une confiance réciproque entre les jeunes et les trois institutions que sont la politique, la police et la justice.