Visages d'un autoportrait

Cet être singulier, toujours différent, un écrivain. Dans ce livre il s'agit de bien plus que de simples souvenirs, L'auteur s'attache à comprendre comment s'est formée sa vocation. Et dans cet Autoportrait plusieurs visages se superposent sans cesse : la mère - le père - le très jeune enfant - l'enfant qui lit et observe - l'adolescente à la recherche de sa propre voix ; plus rarement la jeune femme ou la femme mûre.

Zoé Oldenbourg nous transporte dans un monde que l'on a rarement décrit. Née à Saint-Pétersbourg, elle quitte la Russie en 1925 à l'âge de neuf ans. Famille d'intellectuels : grand-père secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, père historien et journaliste - émigré en 1920 -, mère mathématicienne. Un enfant est en général un témoin sûr : peu d'idées préconçues et une mémoire forte. Les filles Oldenbourg - Zoé et Hélène - sont le produit d'un double déracinement ; la destruction du monde qui avait été celui de leurs familles - la Russie d'avant la Révolution - et le dépaysement, le déclassement de l'émigration.

Double déracinement et double enracinement : deux mondes, deux cultures et une vie à la fois intellectuellement riche, et dure sur le plan matériel et moral. Dans ce livre les visages de l'enfance et de la jeunesse dominent : histoire d'une lente prise de conscience et de la découverte, par un écrivain, de ses thèmes personnels, à travers les lectures, les fantasmes, et à travers l'expérience de la vie.