Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 199 pages
Poids : 436 g
Dimensions : 16cm X 22cm
ISBN : 978-2-916452-09-8
EAN : 9782916452098
Vlaminck, la soif de liberté
témoignage
Quatrième de couverture
En quittant Paris et en venant s'installer au hameau de La Tourillière en Eure-et-Loir en 1925, Vlaminck a cherché un asile pour continuer à peindre. Il s'est retranché plutôt qu'il n'a cherché à résister. C'est finalement son oeuvre qui a porté sa lutte contre tous les conformismes. Vlaminck n'a jamais souhaité faire partie d'un groupe ni adhérer à aucun mouvement : il a voulu faire face seul. En retrait de toute vie communautaire, Vlaminck n'a voulu appartenir à personne et il a souhaité être un homme pour soi-même, un homme pour soi seul (homo pro se, selon la formule d'Erasme) : n'être assujetti à aucun parti ni aucune cause. Vlaminck, cet homme de défi aussi singulier que solitaire, s'est retiré de la fourmilière qu'est la vie humaine. Face à sa propre liberté, refusant toujours toute compromission sur son indépendance d'esprit, il n'a jamais cessé de considérer la liberté intellectuelle comme un bien suprême. Si ces entretiens menés entre 2010 et 2012 avec la plus jeune et dernière de ses filles, Godelieve De Vlaminck, pouvaient en être le fidèle témoignage, ce serait là le meilleur hommage possible rendu à ce grand libertaire et créateur que fut Vlaminck.
Quand la campagne a commencé à disparaître, Vlaminck l'a peinte comme s'il avait voulu conserver les traces d'un passage, les traces d'un mouvement, d'une vie que la terre en tournant avait créés et que l'homme avec le temps avait détruits. Vlaminck n'est pas le dernier paysagiste, il est celui qui a peint les derniers paysages de la campagne, comme il aurait pu représenter aujourd'hui les derniers animaux qui sont en train de disparaître, le dernier espace où l'air est encore pur, le dernier océan où l'eau est encore claire, la dernière parcelle de terre où l'on peut encore vivre et où la nuit égale le jour et le jour égale la nuit.
Vlaminck fut un fauve en lutte contre les murs très épais et très hauts que les hommes ont élevés devant l'homme pour le rendre aveugle. En retrait du monde à La Tourillière, il s'est ouvert à l'inconnu, contemplant la nature toute-puissante qui fait tourner la terre non seulement sur elle-même mais aussi tout autour du soleil pour créer le temps et faire naître et mourir l'homme. Vlaminck s'est ouvert à la nature qui a transformé les vallées et les rivières, qui a fait pousser les arbres et les fleurs pour les dessiner, les peindre, et nous donner une image du monde qui a disparu pour délivrer à nos yeux une vision qui nous permet de voir plus entièrement le monde.