Volumes fugitifs

Volumes fugitifs

Faouzi Laatiris et l'Institut national des beaux-arts de Tétouan

L'exposition collective Volumes fugitifs au Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain de Rabat présente trois générations d'artistes formés à l'Institut national des beaux-arts de Tétouan, en particulier des années 1980 à nos jours - avec au centre l'artiste-enseignant Faouzi Laatiris, qui fonde l'atelier Volume et installation de l'INBA en 1993. Au-delà des faits historiques surgit une histoire d'émancipation artistique et intellectuelle, l'avènement d'une communauté d'esprit, professeurs et étudiants décidant de dépasser les limites de l'oeuvre d'art, quitte à défier la tradition, l'identité et les frontières du pays. Les « volumes fugitifs » désignent cette capacité de repenser la ligne de partage entre le plan et l'espace, entre la toile et l'atelier, mais aussi entre le trait d'union et l'ornement ; ou encore entre la production des formes et celle des rapports sociaux, entre le sublime et le déchet, entre le chantier économique du monde urbain et le chaos organisé de la nature. Se dessine en creux une micro-histoire de la mondialisation artistique depuis le nord du Maroc, ses liens avec l'Espagne, la France et une certaine expérience du modernisme européen. Autrement dit, une manière de s'interroger sur ce que « faire école » veut dire, dans le contexte de Tétouan, dans l'histoire nationale et au-delà de l'ici et maintenant.