Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 415 pages
Poids : 676 g
Dimensions : 20cm X 26cm
EAN : 9782705664534
Voyage au Caucase
Quatrième de couverture
Parti de Paris en juin 1858, Alexandre Dumas a séjourné à Saint-Pétersbourg, puis à Moscou. Au début de novembre, il arrive à Bakou, sur les rives de la mer Caspienne, et poursuit son voyage jusqu'à Tiflis avant de s'embarquer le 3 février 1859 à Trébizonde pour retourner en France.
Dumas au Caucase, c'est Porthos chez les coupeurs de têtes. A longueur de page, il rappelle le combat permanent des montagnards pour préserver leur liberté, tout en soulignant les exactions des Tchétchènes qui ont fait du rapt et du pillage leur fonds de commerce et la cruauté des Lesghiens dont le courage se mesure au nombre de mains clouées à la porte de leurs maisons. Il n'a pas assez de mots pour vanter la prestance des guerriers tatars et surtout la beauté des Géorgiennes, cependant qu'il arbore avec fierté le certificat de beuverie que lui ont décerné ses hôtes de Tiflis à l'issue d'un dîner mémorable. Perdu dans un océan de neige et de boue, traversant à gué des rivières gelées, à pied, à cheval, en traîneau, pestant contre des relais de poste «d'une saleté à faire reculer un Kalmouk», stigmatisant l'incurie chronique des Russes alliée à leur besoin d'expansion («Il est plus aisé de tuer des hommes que de faire leur éducation»), célébrant avec enthousiasme la générosité des Géorgiens («Pas un défaut, toutes les qualités !»), il brosse un tableau haut en couleurs où l'apocalypse alterne avec le paradis et l'odeur du sang se mêle aux flots dorés du vin de Kakhétie.
A chaque nouvelle marée de Barbares qui monte, Alains, Goths, Avars, Huns, Kasghars, Persans, Mongols, Turcs, un flot humain gravit les pentes extérieures du Caucase et redescend dans quelque gorge où il s'arrête, se fixe, s'établit. C'est un nouveau peuple qui vient s'ajouter aux autres peuples ; c'est une nationalité nouvelle qui vient se joindre aux autres nationalités. Demandez à la plupart de ces peuples de qui ils descendent, ils ne le savent pas ; depuis combien de temps ils habitent leur vallée ou leur montagne, ils l'ignorent. Mais ce qu'ils savent tous, c'est qu'ils se sont retirés là pour conserver leur liberté, et qu'ils sont prêts à mourir pour la défendre.
Tout cela est barbare, me direz-vous. Soit, mais tout cela est primitif, tout cela a les hautes qualités de la barbarie. Le jour où la civilisation mettra la main sur ces hommes, elle passera en même temps le niveau sur leur tête. Ce jour-là, ils porteront des habits noirs, des cravates blanches et des chapeaux ronds. Ce jour-là, ils perdront la dorure de leurs armes et l'or de leur cœur.