Voyage de France à Saint-Domingue

Voyage de France à Saint-Domingue

Ce récit de voyageur a des mérites considérables. C'est à la fois une histoire d'émigration et du lancement d'une carrière coloniale, une vue d'ensemble de l'agronomie domingoise au faîte de sa réussite, et un mémoire de la Révolution qui venait de détruire la colonie. Son auteur, qui côtoyait certains de ses leaders, était un homme de terrain avec une large expérience de la colonie avant et après 1789 dont le parcours révolutionnaire était hors du commun. Son texte est d'une grande valeur à cause des nombreux épisodes et détails historiques dont il reste parfois l'unique témoignage.

« Une bonne caféterie de cent Noirs dont la terre est bonne, est préférable à une sucrerie de deux cent cinquante à trois cents Nègres. »

« [Douze cents mulâtres et Nègres libres] foncèrent sur le camp comme des lions pour le prendre d'assaut. En moins de cinq minutes, ils eurent trois cents hommes hors de combat et retournèrent deux fois à la charge sans obtenir le moindre succès que de se faire mettre en pièces. De douze cents qu'ils étaient venus, il ne s'en retourna pas trois cents. »

« Cette manière de faire la guerre dans les montagnes les rend formidables ; en outre de cela, ils ont la malice de se mettre nus et de se tenir derrière des arbres, ce qui leur donne l'avantage de tirer sur vous sans qu'ils soient vus. »
Voyage de France à Saint-Domingue