Walt Disney

Parmi les caractéristiques étranges des habitants de ce continent - l'Amérique du Nord -, il en est une qui veut que chacun se choisisse des étoiles déterminées et vivent en fonction d'elles.

Ces étoiles ne sont pas célestes, mais cinématographiques, ce qui ne change rien à l'affaire. En revanche, cela permet d'augmenter sensiblement le fonds de roulement du ministère des P. et T. grâce au flot continu de lettres adressées aux dites étoiles bien-aimées.

Raillant quelque peu cette bizarrerie et cette passion, le New-yorker fit paraître un jour une caricature : une très vieille lady de la plus haute société, - avec diadème en diamants dans ses cheveux blancs et laquais obséquieusement courbé à l'écart. - se livre à la même occupation qu'une quelconque jeune modiste ou n'importe quel office-boy ; elle écrit à la star de son cœur.

Mais le nœud de l'affaire n'est pas dans l'acte même d'écrire.

Il est dans le destinataire.

La lettre commence par : «Dear Mickey Mouse...»

Là est l'essentiel.

Dans cette immense popularité qui englobe tout, tous âges confondus, internationale, et qui est celle de ce petit héros dessiné par le grand peintre et grand artiste Walt Disney, dont la célébrité a dépassé celle d'un autre Walt - Whitman.

En effet, tous les âges, du juvénile au canonique, toutes les nationalités, toutes les races et tous les systèmes sociaux possibles s'en régalent avec un entousiasme identique, se laissent charmer avec la même exaltation, se laissent envoûter pareillement par les dessins vivants de Disney (Animated cartoons).

Comment y parvient-il ?

On peut dire à l'avance que dans la création de Disney, se trouvent, à l'évidence, rassemblés toutes ces propriétés infailliblement agissantes par lesquelles une œuvre d'art exercé son influence, et, apparemment, en plus grande quantité et d'une plus grande pureté.