Ylann

Dans les années Cinquante, la création de l'Etat d'Israël suscite des départs massifs de toute la diaspora. Au Maroc, des familles entières abandonnent les Mellahs l'espace d'une nuit, pour fuir, dans une clandestinité dangereuse, une vie paisible et modeste.

Commencent alors à se jouer des destinées heureuses ou tragiques. Le rêve tant attendu se réalise pour les uns, se brise pour les autres.

C'est l'une de ces familles que l'auteur fait vivre, de Marrakech à Tel-Aviv, dans un parcours où émotion, sentiments et valeurs humaines prennent le pas sur une quelconque intention politique.

«... au-delà des toits gris qui s'étendaient sous la véranda de Charlotte, il vit le désert et la mer. Pas la Méditerranée de Tel-Aviv, qui appartient à beaucoup d'autres terres, mais l'autre, la turquoise, la silencieuse, lisse et tiède, huileuse, parée d'écume de sel, coiffée de montagnes roses, celle que l'on quitte à regret à cinq heures de l'après-midi parce qu'elle constitue une frontière à elle seule, celle qui guérit les hommes, les porte sur sa surface immobile, mais n'admet aucune vie dans son sein : il vit la Mer Morte et eut envie d'y retourner...»