
La photo me regardait / Katja Petrowskaya / éditions [macula] accompagnée de Jean-christophe Bailly et Jean Torrent
Katja Petrowskaya est une auteure et journaliste de langue allemande, elle est née et a grandi dans une famille juive à Kiev, en Ukraine, dans les années soixante-dix. Elle fait des études de slave à l'Université de Tartu, puis aux universités de Stanford et Columbia et en 1998 à l'Université d'État des sciences humaines de Russie. Elle vit à Berlin. A partir d'une série de photographies personnelles, d'archives anonymes, historiques ou familiales ou encore d'oeuvres d'art, l'auteure compose des textes mêlant souvenirs, réflexions et actualités. elle cherche dans l'écriture un moyen de lutter contre la violence et l'impuissance ressenties face à l'attaque russe.
"Les textes qui composent ce livre ont été initialement publiés dans le supplément dominical de la Frankfurter Allgemeine Zeitung entre 2015 et 2021. Katja Petrowskaja, du fait de la guerre déclenchée dès 2014 par les Russes contre son pays natal, l’Ukraine, ressentant qu’il ne lui était plus possible d’écrire comme avant, a eu l’idée de recourir à un mode d’écriture fragmentaire enclenché à chaque reprise par une image prélevée dans l’immense stock d’indices et de traces mémorielles que la photographie a rendu possible et où, étrangement et sans même que nous le sachions, nos propres secrets sont gardés.
En contact étroit avec la puissance traumatique des drames que l’Histoire continue de déverser chaque jour sur les marges orientales de l’Europe, parfois aussi s’en évadant, passant d’une image anonyme à celle d’un photographe connu, puisant ici et là au hasard des voyages et des trouvailles, ce livre silencieux, pudique, bouleversé et parfois même souriant a aussi les traits d’une autobiographie dispersée, en éclats. Comme tel il prolonge Peut-être Esther, le précédent livre de Katja Petrowskaja (Le Seuil, 2015), mais on doit aussi le comprendre, dans la discrétion même de son geste, comme un acte de résistance par lequel, de surcroît, l’incroyable quantité de sens du photographique serait libérée."
collection opus incertum de Jean-Christophe Bailly
traduction Jean Torrent - Il a travaillé comme dramaturge et conseiller littéraire pour le théâtre et la radio, avant de se vouer pour l’essentiel à la traduction depuis une vingtaine d’années. Parmi les auteurs qu’il a traduits dans le champ de l’histoire de l’art, on peut nommer le comte Harry Kessler, Otto Stelzer, Hans Belting, Werner Hofmann, Alfred Weidinger, Stephan Steingräber, Werner Spies, Nils Büttner, Stefan Gronert, Herbert Molderings, Bénédicte Savoy, Steffen Siegel ou Johannes Grave.